![]() PREMIÈRE VIE // Jusqu’à ce que tout bascule. Née à Aix-en-Provence le 24 mai 1992, arrivée dans la belle région Centre à l’âge de 4 ans, les vingt premières années de ma vie furent douces et agréablement banales. “Bonne élève quoique bavarde” étaient les mots qui se retrouvaient sur la plupart de mes bulletins de classe, de la primaire jusqu’au lycée. Sportive, sensible, sociable, attachée à l’esthétisme du monde qui m’entourait, j’accumulais les activités extra-scolaires diverses allant du bénévolat à la Société Protectrice des Animaux aux voyages à l’étranger dans le cadre de colonies de vacances. Après l’obtention de mon baccalauréat, je me suis tournée par hasard - c’est ce que je croyais - vers les métiers de la communication. Durant deux années de BTS à l’Estacom de Bourges, je jonglais entre mes études et ma qualité d’animatrice colo tantôt dans une ferme pédagogique, tantôt au contact de chiens domestiques et/ou de chiens de travail. Mon diplôme en poche, je m’orientais ensuite avec toute la conviction que l’on peut avoir à dix-neuf ans, vers une spécialisation à l’ETIC de Blois appelée “communication visuelle” (image, graphisme, packaging, identité de marque, etc.) J’avais choisi un contrat de professionnalisation pour la mener à bien : trois jours à l’école, deux jours en entreprise. Cette entreprise c’est LSDH (Laiterie Saint Denis de l’Hôtel), près d’Orléans. 2013, le long fleuve tranquille suivait gentiment sa voie sans vagues ni tempête, jusqu’à ce que tout bascule. Une plaque de verglas sur la route en rentrant du travail et ma voiture qui glisse, ont suffi pour dévier tout le cours d’eau. Ce fut aussi simple que ce fut violent et je n’en ai absolument aucun souvenir. C’est mieux ainsi. LA PARENTHÈSE // Hors du temps, hors du monde.
-5 semaines de morphine -dont 3 semaines de silence. Seuls ma tête, mes bras et mon gros orteil droit bougent lorsque je sors.
-3 mois à Kerpape (Ploemeur) J’en arrive à la toute fin en fauteuil mais 100% INDÉPENDANTE.
DEUXIÈME VIE // Globe trotteuse multi-casquettes. En 2016 je refonde entièrement le blog, créant un véritable support ainsi qu’une identité visuelle qui le démarque. À raison d’un article par semaine en moyenne, les abonnés à mes réseaux s’accumulent comptabilisant en 2020 près de deux-milles lecteurs au total. En 2017 je lance mes conférences dans le but de sensibiliser le public au handicap. Je veux encourager un regard plus conscient et plus optimiste. Que ce soit à l’attention d’adultes, d’adolescents ou d’enfants, je m’adapte à tout âge, abordant des thématiques très variées : handicap et emploi, handicap et loisirs, handicap et féminité, etc. En 2018 j’étoffe davantage la catégorie “Voyage” en intégrant la grande communauté des blogueurs de voyages grâce à son salon annuel dédié. Je décroche quelques contrats à titre de rédactrice web “Voyage et handicap” tout en travaillant en parallèle sur un projet colossal qu’est l’écriture d’un livre. Fin 2019 j’auto-édite le récit de mon accident et des années de rééducation qui ont suivies, ponctué des témoignages de mes proches. “Ça n’arrive qu’aux autres (enfin presque)” fait un bon démarrage mais l’arrivée du COVID stoppe ce lancement prometteur. DARE WOMEN // L’audace au service de l’autre. Je dois finalement ma découverte de Dare Women aux réseaux sociaux. Le confinement emprisonna mon élan à bien des égards : plus de conférences ni même de voyages envisageables. Même tarif pour la promotion du livre rendue extrêmement difficile. Ma vie professionnelle à l’instar d’autres n’était pas au beau fixe malgré l’expérience acquise et mon envie de transmettre, de partager n’était plus assouvie. Juin 2020, j’ai donc découvert l’association grâce au lancement de son pôle handicap, superbement incarné par Charlotte Tourmente. Je l’avais déjà rencontrée lors d’une visio en ligne dans laquelle elle témoignait de son parcours, moi du mien. Très vite, le feeling était passé et c’est en toute logique que j’avais décidé de la suivre ensuite au sein de Dare Women qui partageait les mêmes valeurs et idées que moi. Je me retrouvais dans leur volonté de montrer notre force de femme, handicap ou non, loin du pathos associé au sujet. Je m’y sentis donc à ma place et fut enthousiaste lorsque Frédérique me proposa d’articuler la première promo “J’ose”. Être le lien entre ces femmes courageuses prêtes à se lancer et la riche équipe des mentors m’a permis d’apprécier mon propre chemin parcouru et de le rendre utile aux autres. C’était du temps offert avec plaisir ! TROISIÈME VIE // L’amitié au cœur de l’entrepreunariat. En 2022, forte de l’exemple que me donnaient Frédérique, Charlotte et d’autres Dare Women, je sentais que mon chemin avait une nouvelle direction à prendre. Ma vie personnelle avait évolué et je désirais que mon fauteuil ne soit plus au centre de mon existence comme ça avait été le cas depuis mon accident. Je n’étais pas la seule à être en quête d’une activité professionnelle plus épanouissante, en accord avec la personne que j’étais devenue : Magalie, l’une de mes amies proches, se trouvait alors dans le même questionnement. En se voyant souvent, en discutant tantôt de nos inquiétudes d’avenir, tantôt de nos tracas quotidiens autant que de nos joies et de nos succès, une idée folle a commencé à germer tout doucement. Et d’un simple SMS un soir de février en 2022, une marque a été déposée un an plus tard. 2023, l’agence Les attentionnées est ainsi née. Malgré notre amitié vieille de plus de treize ans, être amies et être associées, c’est très différent. Allier les deux ne s’est donc pas fait facilement du jour au lendemain. Quant à devenir cheffe d’entreprise, n’en parlons pas ! Lors des booster cafés mensuels Dare Women, j’ai reçu un soutien précieux qui m’aidait à avoir confiance dans les moments de doutes. J’ai pu bénéficier de conseils de la part des femmes qui en étaient déjà passées par là, et de celles dont l’accompagnement est le métier. Il est bien plus rassurant de sauter dans le vide lorsqu’en bas nous y attendent des personnes qui nous ont préparé un bon matelas où atterrir. Mes proches ainsi que l’association Dare Women sont mon remède à mes incertitudes car je sais qu’ils seront présents pour célébrer mes victoires comme pour m‘aider à surmonter mes échecs avec bienveillance.
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Depuis 2022, Camille Sénéclauze fait partie de La Relève, programme consacré aux talents de demain, dépendant du Comité Paralympique et Sportif Français. L’athlète de 24 ans a jusqu’au 1 er juillet 2024 pour décrocher une qualification aux Jeux. Très sensibilisée à la cause des femmes, Camille portera dès novembre 2023 les couleurs de l’association DareWomen, et plus particulièrement de son entité DareWomen Handicap. Cette athlète de haut niveau a pour priorité de développer l’employabilité des femmes en situation de handicap, davantage victimes de temps partiel, du plafond de verre renforcé, de la double discrimination et de l’accès réduit aux études et à la formation. --> La course pour la sélection des Jeux Paralympiques 2024 pour le triathlon ! Le diagnostic de sclérose en plaques aurait pu terrasser Camille Sénéclauze, grande amatrice de triathlon amateur. Au contraire, elle le pratique à haut niveau et pourrait participer aux Jeux Paralympiques 2024 si elle réussit les sélections ! « En plus de la discipline, du goût de l’effort et d’une détermination de fer, il faut aussi savoir s’adapter. Avec un handicap, on ne peut pas s’entraîner comme tout le monde, on doit souvent faire différemment. Du fait de l’épuisement chronique, je dois mettre beaucoup plus l’accent sur la récupération entre les séances. » -->Son engagement : mieux faire connaître le handicap invisible pour faciliter l’intégration des femmes en situation de handicap dans le milieu professionnel. Camille Sénéclauze, consultante chez Capgemini Invent, mesure bien l’impact d’être une femme en situationde handicap dans le monde du travail. Les femmes en situation de handicap, davantage victimes du temps partiel, subissent le plafond de verre renforcé, la double discrimination et l’accès réduit aux études et à la formation. « Ce n’est pas parce que je dois m’assoir pour faire une présentation ou prendre l’ascenseur pour m’y rendre qu’elle sera de moins bonne qualité ! commente Camille malicieusement. J’adore quand je suis entourée de personnes dépassées par mon handicap, souvent des hommes de l’ancienne génération. J’adore leur montrer que j’ai autant ma place qu’eux ici sans m’excuser et les voir étonnés quand je performe au travail. C’est un régal… » --> Le handicap dans le sport ou l’emploi : même combat pour la performance ! Les symptômes, visibles ou invisibles peuvent avoir un retentissement sur le travail. Mais la performance est bien au rendez-vous, dès lors que les compensations du handicap, prévues par la loi handicap de 2005, sont mises en place. Pour Camille, concilier travail et symptômes requiert les mêmes qualités que dans le para-sport : détermination goût de l’effort, discipline ou encore organisation et capacité d’adaptation sont indispensables. « Travailler avec un handicap, c’est comme au triathlon : il faut aussi savoir s’adapter, et ne pas forcément vouloir faire comme tout le monde, ajoute-elle. Pour moi, il y a mille façons différentes d’arriver à un même résultat. ! », Pour récolter des fonds pour son projet sportif et sensibiliser les femmes aux bienfaits du para-sport, Camille Sénéclauze a également lancé une association à son nom. --> Porter les couleurs de DareWomen pour lutter contre la méconnaissance du handicap Lutter contre la méconnaissance du handicap, les idées reçues, les maladresses, et parfois les discriminations, est la mission de l’association DareWomen Handicap.. « Il vaut mieux être totalement transparente sur son handicap et nos besoins plutôt qu’essayer de le cacher, conseille aussi Camille Sénéclauze. C’est important aussi parce que c’est en parlant que les mentalités vont changer sur le handicap et qu’il ne sera plus un tabou ! » « Chez DareWomen, nous voyons la différence comme une richesse ! Aider les femmes en situation de. handicap à augmenter leur employabilité, à booster leur confiance en elles et à mieux vivre leur handicap dans la sphère professionnelle, est notre credo au quotidien. DareWomen Handicap propose ainsi unprogramme d’accompagnement spécifique pour répondre à leurs besoins, incluant événements, webinaires, espaces de rencontre physiques et en ligne, mentoring, pour apprendre, partager et s’inspirer des autres. ! Soutenir la performance et l’engagement de femmes inspirantes, telles que Camille Sénéclauze, illustre pleinement le cœur de notre engagement ! », explique Charlotte Tourmente, Présidente de DareWomen Handicap. DareWomen est une association d’intérêt général, créée en 2019 pour encourager les femmes à OSER, à se lancer des challenges, à réaliser leurs rêves, et ainsi à être toujours plus audacieuses. DareWomen est conçue par des hommes et des femmes et agit en France et au Liban. Pour pousser les femmes à oser, prendre la parole, assumer leurs convictions et réaliser leurs rêves, DareWomen organise des voyages à la rencontres de femmes audacieuses (DareTrip), des interviews avec des personnalités qui nous racontent leur parcours et nous donnent leurs clés et conseils (DareTalk), et des séminaires et ateliers pour prendre confiance en soi (DareTraining). Nous organisons également des Parcours mixant coaching individuel, intelligence collective et des workshops spécifiques. Si DareWomen prend en compte toutes les femmes, il existe 4 pôles distincts qui travaillent en symbiose : DareWomen Handicap aide à faire briller les femmes en situation de handicap, à lutter contre les préjugés de la société civile et des entreprises età faciliter leur insertion professionnelle et leur maintien dans l'emploi. DareWomen Jeunes cible les jeunes femmes à la recherche de personnalités inspirantes jet et soutient un projet par an. DareWomen Entrepreneures s'adresse aux femmes entrepreneures ou en création d'entreprise et par un programme dédié DARE UP leur donne des outils et un réseau pour faire grandir leur business. DareWomen Moyen-Orient accompagne, développe l' ;employabilité, favorise l';entrepreneuriat des femmes et monte des programmes de soutien pour les femmes entrepreneures au Liban. |
AuteurLes articles sont rédigés par les DareWomen Archives
Novembre 2024
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