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La modestie en question :
Le mot vient du latin modestia : la mesure, la pudeur, la retenue. La modestie est une attitude consistant à minimiser ou à ne pas mettre en avant ses qualités, réussites ou compétences. C’est une invitation à la discrétion ou à l’effacement. À la base, c’est plutôt une qualité. Mais cette discrétion devient vite une escalade :
Bref, la modestie peut devenir une autocensure intériorisée. On est clairement dans une situation d’inconfort :
Mais alors pourquoi est-on modeste si cela nous met dans une telle situation ? Pourquoi la modestie est une convention sociale Sachez une chose : la modestie est une convention sociale. On nous l’a enseignée. Elle répond à des normes de comportement attendues dans une société : ne pas trop se mettre en avant, rester “à sa place”. Elle sert à préserver l’ordre social, éviter les conflits d’ego, et rassurer les autres en évitant l’arrogance perçue. Dans de nombreux contextes culturels, on valorise ceux qui minimisent leurs succès plutôt que ceux qui les revendiquent. Mais cette norme n’est pas neutre : elle s’applique différemment selon le genre, la classe sociale ou l’origine. Résultat : la modestie devient un mécanisme de contrôle qui bride l’expression individuelle… surtout chez les femmes. Voyons pourquoi. Pourquoi c'est trait 'hautement féminin' La place de la Femme au sein de la société et de la religion a été longuement questionnée. Elle est réactivée au moment de l’Ancien-Régime, et notamment au 17e, où on va ériger la modestie en une véritable vertu féminine pour préserver l’ordre établi et d’exclure les femmes de l’espace public !!! L’héritage que nous en avons c’est qu’on nous a élevées avec des : « ne fais pas trop de bruit », « reste à ta place ». Petites, on nous disait : “Sois sage”, “Ne te vante pas”, “Laisse parler les autres”. Les garçons, eux, étaient encouragés à prendre des risques. À se montrer. À oser. Par conséquent, dans nos sociétés, une femme confiante est perçue comme arrogante. Résultat ?
Nous voyons donc que la modestie protège l’ordre social… mais pénalise surtout les femmes. Ce que la modestie vous coûte Alors oui, être modeste, c’est bien vu. Mais dans les faits… ça nous coûte : en opportunités, en reconnaissance, en influence. A force de dire peu, on n’est pas écouté, on n’est pas dans la ligne de mire des promotions, etc. La modestie vous prive de visibilité. Elle crée de l’agacement intérieur : “Pourquoi je me retiens alors que d’autres avancent ?” Et parfois un agacement extérieur ! Si vous minimisez vos qualités et que d’autres les perçoivent à leur juste valeur, il est possible qu’on vous voit comme quelqu’un d’arrogant ! C’est amusant non ! On est modeste pour ne pas apparaître arrogante, et on est perçue comme arrogante par excès de modestie ! On éprouve des difficultés à se positionner comme leader ou experte. Je rappelle que 90% des postes à haute responsabilités sont occupés par des hommes. Et puis cela génère de l’épuisement intellectuel : toujours devoir prouver, toujours devoir se justifier. Ou encore une charge mentale accrue : devoir être performante sans jamais "trop briller". Vous l’aurez compris, la modestie masque vos forces et vos atouts sans aucun bénéfice en retour ! Alors il est peut-être temps d’arrêter ! Et si on arrêtait ? Je ne suis pas là pour vous dire de ‘vous vendre’ ou de vous transformer en donneuse de leçons. Je veux vous rappeler que vous avez le droit d’être visible et d’être reconnue à votre juste valeur. Il ne s’agit pas de devenir arrogante, il s’agit d’arrêter de se cacher. Je vous propose 5 clés pour réussir à adopter une posture affirmée, visible, mais humble. Les 5 clés pour arrêter d'être modeste Clé 1 - Reconnaître sa valeur Vous n'avez pas juste de la chance. Vous êtes compétente. Point. Il est temps de le reconnaître, de le documenter, de l'assumer. Pour y aider, soyez le plus factuel possible. Prenons l’image d’un sportif de haut niveau. Lorsqu’il atteint un certain classement, disons qu’il finit 3e de sa catégorie, il ne viendrait à personne l’idée de penser qu’il est arrogant s’il disait « j’ai fini dans le trio de tête et je suis fier de ce classement ». C’est pareil pour vous. Donc faites le sans culpabilité !!! Petits tips que vous pourriez faire :
Clé 2 - Oser l'auto-affirmation Je vous invite à changer vos formulations. On arrête les « on », les « nous », dites : « je » ! Osez dire “je suis fière…” sans justification. Plus vous le direz, plus ce sera naturel. Tout commence dans le discours intérieur. Cette clé vous invite à rompre avec l’auto-minimisation automatique, ce petit réflexe qui vous fait tout de suite amoindrir les succès, détourner les compliments ou se saboter avec humour. Assumez votre lumière : accepter les compliments sans les détourner. Affirmer vos forces sans s’excuser. Et n’oubliez pas que changer de langage intérieur, c’est changer de posture. Clé 3 - Prendre la parole avec intention Parlez de ce que vous faites. Partagez vos réussites. En réunion, dans le networking, sur LinkedIn. Partout ! Parlez de vous clairement et sans gêne. Ne laissez pas votre place à celles et ceux qui parlent plus fort. Ce que vous avez à dire mérite d’être entendu. Et n’oubliez pas, si vous ne racontez pas vous-même votre histoire, quelqu’un d’autre le fera — et pas forcément bien, et sans doute pas pour votre bénéfice. Clé 4 - Demander. Postuler. Proposer N'attendez pas d’être prête à 100 %. L’opportunité n’attend pas la perfection. Elle attend que vous vous leviez. Demandez, même si c’est inconfortable. Osez ! Clé 5 - Cultiver l'humilité Et enfin la 5e clé que je souhaitais partager avec vous, c’est de cultiver l’humilité. L’humilité, c’est la pleine conscience de sa force… Sans en faire trop, ni se réduire. Ce n’est pas s’écraser, c’est avancer avec solidité. Vous n’avez plus besoin de prouver, mais de vous positionner. Avec elle vous pouvez avancer solidement car elle repose sur votre propre connaissance de vous-même. L'humilité Si nous revenons à l’étymologie du mot humilité, cela signifie « Garder les pieds sur terre ». C’est la reconnaissance lucide de sa valeur, de ses limites et de celles des autres. Pas besoin de se grandir ni de se diminuer. L’humilité, ce n’est ni la comparaison, ni la compétition. C’est donc la connaissance de soi et de ses limites. C’est le mot important : connaître ses limites. Donc la personne humble se positionne à sa juste place. La personne humble sait d’où elle part objectivement et elle connaît la valeur de son action. Elle peut donc être fière et confiante. Et puisqu’il mesure, elle sait également tout le chemin qu’elle doit encore parcourir. C’est une posture intérieure stable :
Les bénéfices de l'humilité
Avec l’humilité je me connais mieux. Je connais mes forces, mais aussi mes carences. Ce n’est pas dire « je ne suis pas assez », c’est dire « je suis en chemin et j’assume là où j’en suis déjà aujourd’hui ». Elle nous permet de reconnaître et de respecter les qualités et les contributions des autres sans nous sentir menacés. On prend alors conscience de la vraie valeur de ses collaborateurs … et de la sienne. L’humilité favorise donc les équipes collaboratives. Mais en plus, elle constitue un véritable moyen de développer un leadership, en offrant une capacité à fédérer, et une vision affirmée. Vous l’avez déjà remarqué, mais nous écoutons davantage les personnes qui sont sûres de leur valeur et qui n’hésitent pas à valoriser leurs réalisations. Elle permet de bâtir une autorité respectée, non imposée. Souvenez-vous ...
Souvenez-vous : “La modestie vous rend invisible. L’humilité vous rend crédible ». Pour ne pas en rester à des éléments purement théoriques, j’aimerais vous inviter à impulser dès à présent le changement. Call to action Quelle est la réussite que vous allez oser revendiquer cette semaine idéalement (ou ce mois-ci) ?
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AuteurLes articles sont rédigés par les DareWomen Archives
Octobre 2025
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